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L'HISTOIRE DU ROSAIRE
Image empruntée au site http://quadrimaman.over-blog.com/article-23374924.html
Toute l'histoire se résume dans ce tableau.
Seulement voilà, encore faut-il connaître les personnage qui
y sont représentés. Tout d'abord, observez le bien. Car tout
à l'heure, lorsque les noms vont défiler, vous saurez où les
placer.
Elle se résume encore plus ici :
Image empruntée au site http://www.michaeljournal.org/rosaire.htm
Et voici l'histoire du Rosaire. Rien que cette page fut réalisée
en trois temps, en trois dates distinctes que vous
remarquez en page d'accueil. Sans aucune planification
que celle de l'améliorer tous les jours dans le seul
but de donner la véritable histoire du Rosaire. Ainsi, donc,
pour résumer, la première image de la Ste Vierge donnant le Rosaire
à St Dominique de Guzman et à Ste Catherine de Sienne, toile
étoffée et ensuite en un autre jour, la même chose mais plus
dépouillée, chacun recevant le sien.
Maintenant, je laisse la place au R.P. Benoît une courte et
toutefois complète histoire de l'origine du Rosaire dans un extrait
de
sa "Nos consolations en Marie. Recueil d'instructions et d'exemples"
édité en 1858. Il existe plusieurs histoires, mais pratiquement
toutes font abstraction
de la révélation
du Rosaire par la Ste Vierge à St Dominique. Abstraction qui
ne fait que démontrer la mauvaise foi contre le Rosaire par ses
ennemis. Car qu'elle n'est pas la plus belle preuve que le Rosaire
vient de la Ste Vierge que par le résultat de ses fruits qu'aucun
ne parvint à obtenir dans tous les siècles qui suivirent ?
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C'était l'usage des solitaires des premiers siècles
de l'Eglise de se servir de petits globules de pierres ou de
bois, qu'ils portaient avec eux, afin de mieux compter le nombre
de leurs prières. Dès le sixième siècle,
nous voyons les enfants de saint Benoît compter les Pater
qu'ils récitaient pendant leur travail, à l'aide
de grains enfilés assez semblables à des grains
de chapelet; enfin plusieurs écrivains des premiers siècles
nous disent que les personnes du peuple avaient coutume de désigner
le nombre de Pater qu'ils devaient réciter, par des espèces
de clous attachés à leur ceinture. — L'usage
de réciter la salutation angélique de la même
manière n'est pas aussi ancien; toutefois , au cinquième
siècle, sainte Brigitte, patronne de l'Irlande, introduisit
dans sa communauté la coutume de réciter plusieurs
fois de suite, en l'honneur de Marie, le Credo, l'Oraison dominicale
et la Salutation angélique ; mais pour faciliter cette
dévotion nouvelle, et y établir un certain ordre,
elle adopta l'usage des anachorètes, fit enfiler des grains
en forme de couronne et voulut qu'il y en eût de différentes
grosseurs, pour distinguer chaque prière différente.
Au huitième siècle, le pape Léon IV ordonna
que tout homme, qui désirait marcher contre les infidèles,
devrait porter à sa ceinture une couronne de cinquante
petites pierres dont il devait se servir pour réciter
chaque jour autant d'Ave Maria.
Quoi qu'il en soit de ces faits et de l'opinion de certains écrivains
qui attribuent l'institution du Rosaire à Paul, abbé du
mont Phermé en Lybie, contemporain de saint Antoine, il
paraît prouvé que le Rosaire , tel que nous
le récitons
aujourd'hui, a été mis en usage, vers l'an 1208,
par saint Dominique auquel la sainte Vierge donna l'ordre de le
répandre partout; aussi saint Alphonse ne craint-il pas
de reconnaître à cette dévotion une origine
toute céleste, quand il dit dans ses Gloires de Marie :« On
sait généralement que la dévotion du Rosaire
a été révélée à saint Dominique
par la Mère de Dieu Elle-même.»
Voici, d'après les historiens ecclésiastiques, ce
qui donna lieu à cette pieuse institution. Le saint fondateur
de l'ordre des frères prêcheurs avait été chargé par
le pape, en 1208, de travailler à la conversion des Albigeois.
Cet homme apostolique s'opposa aux progrès de l'erreur et
du libertinage avec un zèle au-dessus de tout éloge
; les hérétiques commençaient déjà à découvrir
la fausseté de leurs doctrines, leurs cœurs étaient émus,
mais l'amour de la licence et le respect humain les retenaient
captifs. Dès lors, convaincu de sa propre impuissance, saint
Dominique redoubla de ferveur, pour recevoir du Ciel les secours
nécessaires pour sa grande mission; il leva les yeux vers
Marie, et mit en Elle, après Dieu, toute sa confiance: confiant
dans l'amour qu'il lui avait voué dès sa plus tendre
jeunesse, il la suppliait avec larmes d'amollir le cœur de
ces infidèles, et de le soutenir dans son pénible
labeur. Bientôt cette Mère de miséricorde lui
apparut dans tout l'éclat de sa majesté, et lui révéla
elle-même cette dévotion(c. En Marie. 20). Plusieurs écrivains,
parmi lesquels on compte Croiset et saint Alphonse de Liguori,
s'accordent à dire que la sainte Vierge Elle-même
apprit à saint
Dominique la manière de réciter le Rosaire: « Vous
savez, mon Fils, comment s'opéra le salut du genre humain
: l'œuvre de notre rédemption commence par la salutation
de l'ange, la naissance et la vie de notre Sauveur; viennent ensuite
sa longue passion et sa mort douloureuse sur la croix qui est bientôt
suivie de deux faits glorieux, sa résurrection et son ascension
au séjour bienheureux. Dans les circonstances de la vie
et de la mort de mon divin Fils se trouvent pour tout chrétien
des sources de joie et de tristesse, et la méditation de
ces mystères, jointe à la récitation successive
du Pater et de l'Ave , constitue ce que vous appellerez mon Rosaire
; prêchez cette dévotion, et vous en obtiendrez les
plus heureux effets pour la conversion de ce peuple obstiné.
Saint Dominique exprima à Marie toute sa reconnaissance pour cette
nouvelle preuve de sa bonté envers lui ; il ne laissa pas
toutefois de lui exprimer la crainte qu'il avait de voir ses efforts
inutiles, mais elle ranima son zèle chancelant, et lui promit
de manifester par des prodiges éclatants l'efficacité de
cette dévotion. Saint Dominique se conforma fidèlement
aux volontés de la sainte Vierge; et reprit le cours de
ces instructions qui, jusqu'à ce jour, n'avaient porté aucun
fruit; il se mit à publier la gloire et la puissance de
Marie; il prêcha en même temps la pratique de la dévotion
du saint Rosaire, et en enseigna au peuple la méthode et
l'esprit. Au rapport de tous les historiens du temps, l'effet de
ces prédications fut vraiment prodigieux : le peuple se
réunissait pour réciter le chapelet en commun, et
chaque jour, à une heure fixée, il venait se serrer
autour de la chaire du saint, pour entendre de sa bouche l'explication
des mystères du Rosaire. Oh! qu'il était beau de
voir ces pécheurs convertis baiser leur chapelet comme un
don qui leur était envoyé par la mère de Dieu!
qu'il était beau encore de les voir l'arroser de leurs larmes,
et en interrompre la récitation par des soupirs d'amour!
Bientôt les églises ne suffirent plus à l'affluence
des fidèles, et le saint fondateur de la dévotion
du Rosaire ne tarda pas a obtenir, grâce à la puissante protection
de Marie,
des fruits précieux de salut et des gages de conversion
sincère. Elle fut grande la récolte que produisit
cette semence céleste; car, en peu de temps, plus de cent
mille hérétiques se convertirent à la foi
catholique, et un nombre incroyable de pécheurs revinrent
de leurs égarements! Ne nous étonnons donc pas, si
un écrivain célèbre fait la réflexion
suivante: « Les murs de Jéricho, dit-il, ne tombèrent
pas plus vite, au son de la trompette des soldats de Josué,
que les funestes erreurs des hérétiques à la
prédication de saint Dominique; et les effets salutaires
de la piscine de Jérusalem, sur les corps malades, ne furent
pas plus admirables que la puissance du saint Rosaire, pour convertir
les ames des infidèles. Enfin, les prophètes Elie
et Elisée n'ontpas
rendu la vie à tant d'ossements inanimés que saint
Dominique qui rendait la vie de la grâce à une multitude
dames infortunées plongées jusqu'à ce jour
dans la mort du péché! »
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CHAPITRE NEUVIÈME.
SUR LA PROPAGATION DU SAINT ROSAIRE.
La dévotion du Rosaire ne faisait que de naître, et
déja elle s'était répandue dans les pays les
plus éloignés; aussi se trouvat-elle bientôt
entre les mains de tout pieux chrétien. C'était un
touchant spectacle que l'empressement avec lequel tous les peuples
exaltaient la pureté et la grandeur de la divine Marie;
aussi, dès ce moment, le riche et le pauvre, l'habitant
des villes et celui des campagnes, se firent gloire de réciter
le chapelet au sein de leur famille, dans leurs voyages, et surtout
dans leurs pèlerinages. On a vu de tout temps les plus saints
et les plus illustres personnages se faire un devoir et un honneur
de le réciter chaque jour avec la plus édifiante
exactitude. La reine Blanche de Castille se faisait scrupule de
passer un seul jour sans réciter le chapelet; le roi Louis
XI avait contracté l'habitude de le passer autour de son
cou, toutes les fois qu'il se montrait revêtu des insignes
royaux, et nous savons qu'après la fameuse journée
de Granson les Suisses trouvèrent dans la tente de Charles-le-Téméraire
un magnifique rosaire auquel étaient suspendues plusieurs
médailles,
en or massif, représentant les apôtres. Enfin le connétable
de Montmorency récitait pieusement son chapelet, tandis
qu'il marchait à la tête de ses troupes, et, s'il
l'interrompait pour donner ses ordres , il le continuait aussitôt
après. Mais c'est surtout parmi les prêtres et les
ecclésiastiques, que cette dévotion nous apparaît
dans tout son jour : le saint pape Pie V ne manquait pas
un seul jour de réciter son chapelet, avant même de
s'adonner à toute espèce de travail ; l'auteur de
la Vie de saint Charles Borromée nous apprend que ce pieux
cardinal récitait le chapelet en public, et saint Louis
Bertrand était tellement persuadé de l'excellence
de cette sainte dévotion qu'il mettait tout son bonheur à distribuer
des chapelets aux pauvres et aux enfants qu'il rencontrait sur
son passage. Enfin plusieurs ordres religieux se firent un devoir
de réciter chaque jour une partie du Rosaire, et de le porter
toujours suspendu à leur ceinture, comme un témoignrge
public de leur estime pour cette pieuse pratique.
Nous avons encore une preuve manifeste de la propagation du Rosaire
dans ces tableaux antiques, qui nous représentent nos ancêtres
avec un chapelet suspendu à leurs bras, ou déposé sur
une table voisine; c'est qu'en effet le chapelet était devenu
la propriété de tout fidèle, et qu'il était
bien difficile de rencontrer non pas un bourg, mais même
une seule maison où ce pieux exercice ne fût pas connu
et pratiqué; aussi saint Alphonse a pu dire avec vérité que,
dans tout le monde chrétien , il n'était pas de son
temps de prière plus universellement admise que la récitation
du rosaire. Gardons-nous de croire que depuis ce temps le zèle
des chrétiens se soit refroidi; toujours la vénération
des fidèles pour le saint Rosaire, fut partout la même,
et aujourd'hui encore nous savons que depuis l'Inde jusqu'à l'Amérique,
Marie compte de nombreux serviteurs. Oui, les peuples de l'Amérique
comme ceux de l'Hindoustan et des côtes Malabar, les habitants
de la Chine, de Siam, et du Thibet, comme ceux du Tonkin et de
la Cochinchine, se font un bonheur de cette pieuse pratique; le
chapelet est l'unique livre de prières de ces peuples ignorants,
et c'est aussi le premier qu'ils demandent après leur conversion.
Mais qu'avons-nous besoin de parcourir des pays lointains pour
nous convaincre de la propagation du saint Rosaire, tandis que
nous en avons une preuve manifeste au milieu de nous? — Qui
pourra compter le nombre infini de chapelets qui se vendent chaque
année , mais surtout qui pourrait redire l'affluence des
fidèles et les pompes que revêtent les fêtes
que l'on a établies pour célébrer cette pieuse
institution ? Laissons parler ici le célèbre prédicateur
Saffenreuter, et les paroles qu'il adressa, en 1840, aux fidèles
de Neustadt nous rediront, mieux que nous ne pourrions le faire,
combien de nos jours le chapelet est en vénération
parmi nous:
«
A la vue de ce nombreux auditoire , mon cœur se remplit d'une
sainte joie, et je ne puis m'empêcher de vous féliciter
de ce zèle religieux qui réunit en ce moment tant
de pieux habitants des environs de Neustadt. Oh! mes frères,
qu'elle doit être merveilleuse la puissance de cette dévotion
du saint Rosaire , puisqu'aujourd'hui elle touche tant de cœurs
catholiques , et les engage a se réunir, ici à un jour fixé,
pour s'y retremper dans l'amour de Dieu , se purifier de leurs
fautes, et se nourrir du pain des anges ! Ne nous en étonnons
pas trop cependant ; le Rosaire ne nous rappelle-t-il pas une prière
dont les effets sont vraiment prodigieux , une prière enfin
qui renferme l'abrégé de toutes les merveilles de
notre rédemption, et est répété sans
cesse par des milliers de voix ? Cette prière sublime, vous
l'avez nommée déjà, c'est le chapelet. Nous
le savons, cette dévotion est délaissée par
ces esprits inconstants et inquiets qui n'ont plus même conservé une
ombre de religion, et se laissent emporter tristement à tout
vent de doctrine; mais consolons-nous de cet abandon partiel, puisque
la grande majorité des fidèles proteste hautement
contre leur vaine indifférence.
»
Nous le savons encore, il est de prétendus esprits forts
qui veulent réduire notre culte à une adoration,
en esprit et en vérité, qui dans leur sens erroné exclut
toute manifestation extérieure; mais que nous importe leur
dédain, quand nous voyons des prodiges de science et de
vertu prendre en main le chapelet de notre bonne Mère, et
se faire une gloire de le réciter en public, afin de profiter
des grâces précieuses qui sont accordées à
ceux qui pratiquent cette sainte et salutaire dévotion. »
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CHAPITRE DIXIEME.
DE L'EXCELLENCE DU SAINT ROSAIRE.
Pour montrer toute l'excellence du saint Rosaire , il suffirait
sans doute de parler de son origine, de rappeler aux fidèles
que la sainte Vierge l'a apporté sur la terre , afin qu'en
invoquant et en honorant Marie par les sublimes prières
qu'il contient, ses enfants pussent trouver en lui une source abondante
de grâce et de bénédiction. Ne nous étonnons
donc pas des fruits merveilleux que le Rosaire opère pour
le salut des saintes âmes : cette dévotion nous a été apportée
du ciel par celle qui est notre Mère ; aussi, toutes les
fois que nous récitons avec humilité et ferveur la
prière qu'Elle nous a enseignée, nous pouvons être
convaincus que nous l'honorons de la manière qui lui est
la plus agréable et qui doit être par conséquent
la plus profitable à ses enfants. A ce titre donc, l'exercice du
Rosaire est digne de nos respects , et de tout temps nous voyons
des personnages, illustres par leur science et leur naissance,
qui nous ont appris, par leur conduite et par les livres de piété qu'ils
nous ont laissés, à recourir à Marie et à demander
son amour, en récitant avec confiance les prières
du Rosaire. Le saint pape Pie V, saint Charles Borromée,
saint François de Sales, le bienheureux Berkmans et tant
d'autres encore ne pouvaient laisser passer aucun jour, sans réciter
le chapelet, car ils trouvaient dans cette sainte pratique un nectar
délicieux qui était pour eux comme un avant-goût
du bonheur céleste. — Nous l'avons vu plus haut, il était
d'usage, dès les premiers siècles de l'Eglise, de
répéter, plusieurs fois de suite, le Pater et l'Ave;
plus tard encore, on vit s'introduire parmi les fidèles
plusieurs autres prières, telles que l'Angélus et
le Salve Regina, qui ne tardèrent pas à être
récitées
partout avec amour; toutefois il n'est aucune pratique de piété qui
ait été entourée d'une estime et d'une vénération
si profonde, et dont l'usage soit aussi ancien, aussi constant
et aussi universel que la dévotion du Rosaire, reçue
dans toutes les nations de l'univers. Disons-le donc avec confiance;
cette étonnante propagation prouve une origine céleste,
et si cette preuve ne suffisait pas encore nous pourrions interroger
l'Eglise, et lui demander pourquoi elle professe le plus grand
respect pour le saint Rosaire, comme elle l'appelle toujours, Sanctissimum
Rosarium; pourquoi encore, contrairement à ses coutumes
, elle a voulu établir une fête d'actions de grâce,
pour remercier Dieu de nous avoir appris cette belle prière.
Sa réponse ne serait pas douteuse : car elle veut reconnaître
par là au saint Rosaire une origine céleste que le
pape Grégoire XIII a proclamée réelle, dans
sa bulle de 1577.
Tout dans la dévotion du Rosaire est digne de nos respects:
la sainte Vierge en est l'objet, et nous ne saurions recourir trop
souvent à sa protection ; de plus, les prières qui
le composent sont les plus saintes et les plus parfaites que nous
puissions
adresser au Ciel. Et d'abord le Credo, composé par les douze
apôtres, ne renferme-t-il pas les vérités fondamentales
de notre foi? le Pater, que notre Seigneur nous a enseigné,
ne renferme-t-il pas tout ce qui a rapport à la gloire de Dieu
, à nos besoins de chaque jour et à nos devoirs envers le prochain?
Quant à l'Ave Maria, outre les beaux noms de Jésus
et de Marie, il contient encore la salutation de l'archange Gabriel,
les paroles de sainte Elisabeth remplie du Saint-Esprit, et la
belle invocation ajoutée par l'Eglise , en sorte que cette
courte prière renferme tout ce que nous pouvons dire à la
gloire de la sainte Vierge, et tout ce que nous pouvons demander
pour notre utilité particulière. Que dire encore
de cette sublime prière, Gloire au Père, et au Fils
et au Saint-Esprit, que l'Eglise répète si souvent
dans son bréviaire, par laquelle elle termine tous ses
psaumes, rend grâce au Ciel de ses bienfaits, et vénère
en Dieu la trinité des personnes dans l'unité de
nature. Enfin les quinze mystères que l'on doit méditer
pendant la récitation du Rosaire sont les plus touchants
de la religion, et nous pouvons les considérer comme un
abrégé de l'Evangile, puisqu'ils nous présentent
les principales circonstances de la vie de Jésus et de Marie;
en effet, les cinq mystères joyeux commencent à l'annonciation
de l'ange et se terminent par la rencontre de Jésus au milieu
des docteurs ; les mystères douloureux nous dépeignent
l'agonie de notre Seigneur , et nous font assister à toutes
les scènes de la passion et du crucifiement; enfin, dans
les cinq mystères glorieux, nous nous réjouissons
en contemplant notre divin Rédempteur sortant vainqueur
du tombeau, et en voyant sa Mère bénie montant au
ciel pour y être couronnée de la main de Jésus.
Nous le comprenons, le saint Rosaire est pour nous comme une source
féconde où nous pouvons puiser sans cesse les eaux
de la grâce, il est encore une espèce d'histoire de
la vie, des souffrances, et des triomphes de Jésus-Christ,
mise à la portée des ignorants, et propre à graver
dans leur mémoire les vérités du christianisme.
Le Rosaire se compose de 150 Ave Maria. Saint Dominique fixa ce
nombre, afin que les fidèles qui ne pouvaient réciter
le psautier pussent y suppléer par la récitation
du Rosaire, et comme le psautier de David se compose de 150 psaumes,
on a donné au Rosaire le nom de psautier laïque, ou
plutôt Psautier de Marie. Mais ce qui prouve jusqu'à l'évidence
l'utilité de cette pieuse pratique, c'est moins la ressemblance
du Rosaire avec le livre de David que la répétition
successive des prières qui le composent; car l'intercesseur
qui fait toujours la même demande prouve suffisamment qu'il
brûle du désir d'être
exaucé, et qu'il met toute sa confiance dans celui dont
il implore l'assistance. Telle est du reste la conduite des hommes:
le pauvre à la porte du riche répète toujours
la même demande, et la veuve importune supplée au
peu de légitimité de sa cause par les fréquentes
sollicitations dont elle accable le mauvais juge (1) ; l'ami, qui
vient prier son ami de lui prêter trois pains, n'obtient
que grâce à ses importunités (2), et notre
divin Sauveur nous engage à imiter cette conduite, et à ne
pas laisser défaillir notre courage, quand nous ne recevons
pas tout d'abord l'objet de notre demande ; Moïse, qui avait été admis à l'intimité du
Très-Haut, ne croyait pas qu'il pût obtenir la victoire
autrement que par la continuelle répétition d'une
même prière. Du reste, notre Seigneur lui-même
a voulu sanctionner cette manière de prier par l'autorité de
ses exemples; si l'Ecriture nous retrace l'amertume de cette nuit
que Jésus passa au jardin des Oliviers, la veille de sa
mort, elle nous le représente faisant toujours la même
demande à Dieu son père: « Et quittant de nouveau
ses disciples, il s'en alla encore prier pour la troisième
fois, en disant les mêmes paroles (3); » et ailleurs,
il est dit encore: « Etétant tombé en agonie,
il redoublait ses prières (4).
Après les exemples du Sauveur, l'Eglise devait se conformer à la
conduite de son Divin Chef ; aussi, non contente de réciter
toujours les mêmes prières pendant le saint sacrifice
de la messe et pendant la récitation du bréviaire,
elle veut encore que les fidèles répètent
chaque jour des hymnes et des cantiques qui ne varient qu'à de
longs intervalles ; et cette manière d'agir sera toujours
la même, non pas pendant un jour, un mois ou une année,
mais pendant des millions d'années. Pour nous , âmes chrétiennes
, que reste-t-il à faire, sinon de prier comme priait notre
Sauveur, et de puiser dans quelques paroles de notre choix une
source intarissable de célestes bénédictions?
C'est ainsi que sainte Thérèse et plusieurs autres
saints
((t)Luc, XVIII, 3. (2) Luc, XI, 5. (3)Matth., XXVI, 44. (4)Luc,
XXII, 43. C. EN MARIE. SI)
trouvaient un charme indescriptible dans ces seuls mots : Mon Dieu
et mon tout, et saint François leur trouvait tant de douceur
qu'il les répétait et le jour et la nuit. L'histoire,
nous dit encore de Nicolas de Flue, ce saint que l'on aurait pris
volontiers pour un ange sous la figure humaine, qu'il ne cessait
jamais de réciter le chapelet; sortait-il de sa demeure,
il prenait avec lui une canne qu'il avait disposée de manière
qu'à l'aide de certains nœuds et de plusieurs autres
signes, elle pcuvait l'aider à réciter le psautier
de Marie, en même temps qu'elle lui servait de soutien pendant
sa marche.
Que conclure de ces différents exemples, sinon que la répétition
d'une même prière, loin de constituer en nous une
certaine tiédeur dans le service de celui que nous honorons,
prouve au contraire que notre cœur est enflammé d'amour
pour lui ? Et voyez quels sont les fruits admirables de cette sainte
pratique : la répétition des mêmes prières
contribue puissamment à enflammer notre cœur, et à nous
pénétrer de plus en plus de leur sens profond ; enfin, à mesure
que notre confiance en Dieu et en Marie se développe en
nous par cet exercice fréquemment repété,
la tendresse et la compassion du Sauveur et de sa divine mère
pour nous augmente aussi en proportion. Nous lisons, dans le Mois
de Marie de Ribadeneira un fait bien touchant, et qui prouve la
vérité de ce que nous venons d'avancer.
«
Sainte Catherine de Bologne, dont le corps est encore exposé de
nos jours dans l'église de cette ville, poussa un jour la
dévotion envers Marie, jusqu'à répéter
successivement mille Ave Maria, à peine avait-elle terminé,
que la sainte Vierge lui apparut, tenant dans ses bras l'enfant
Jésus qu'elle lui présenta à baiser. La sainte le
pressa sur son cœur, et une tâche d'une blancheur éclatante
resta empreinte sur la partie de ses lèvres et de ses joues
qui avait touché la face du divin Enfant. » Il nous
est facile de conclure, d'un prodige aussi éclatant, que
la répétition successive d'une même prière,
loin d'en diminuer l'effet, contribue puisamment à nous
rendre agréables au Seigneur, et à nous rendre dignes
de recevoir de Marie des grâces d'autant plus abondantes
qu'elle reconnaît alors en nous une confiance et une
piété sans borne.
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CHAPITRE ONZIÈME.
DE L'UTILITE DU SAINT ROSAIRE.
Nous trouvons encore une preuve manifeste de l'excellence du saint
Rosaire dans l'usage fréquent que tous les chrétiens
peuvent en faire, et dans l'utilité réelle qu'ils
peuvent toujours retirer de cette pieuse pratique. Oui, le chapelet
est comme une autre manne céleste destinée à fortifier
le riche et le pauvre , le savant et l'ignorant, le laïque
qui vit au miireu de sa famille, et celui qui prie au milieu d'un
monastère ; enfin l'homme qui jouit d'une santé florissante
et celui que la maladie épuise. Quelle consolation ne doivent-elles
pas trouver dans cette sainte pratique, ces âmes dévotes
qui sont incapables de lire ou de méditer les grandes vérités
de la religion ? Quelle prière pourrait-on conseiller aux
pieux fidèles qui leur donnât des moyens plus faciles
de satisfaire à ce grand précepte de l'oraison continuelle
que notre Seigneur formule en ces termes, dans saint Luc :« II
leur disait aussi cette parabole, pour leur montrer qu'il faut
toujours prier, et ne point se lasser de le faire (1) ! » Quelle
prière pourrait, du reste, remplacer efficacement celles
qui nous redisent si bien, outre l'honneur que nous devons rendre à Dieu,
les grâces que nous devons implorer de sa miséricordieuse
bonté, et où chacun des mystères de notre
sainte religion se trouve si bien rappelé ; pendant l'avent,
nous soupirerons avec l'Eglise après la venue du Messie,
nous gémirons avec elle pendant le saint temps de carême,
[i) Luc, XVlli.
en méditant sur les cinq mystères douloureux, et
enfin, depuis le temps qui s'écoule depuis Pâques
jusqu'au commencement de l'année ecclésiastique,
les mystères glorieux du rosaire nous engageront à nous
réjouir dans le Seigneur, et à lever souvent les
yeux vers le ciel. Le rosaire est encore d'une grande utilité pour
ces milliers de chrétiens que les voyages, les maladies,
la perte de la vue, ou toute autre cause, mettent dans l'impossibilité de
recourir à un livre de prière, pour donner à leur
âme la nourriture de chaque jour. Quant à ces hommes
instruits, qui peuvent s'adonner à la lecture et à la
méditation
, qui ne sait que, trop souvent, hélas ! l'esprit fatigué par
un travail pénible, par les soucis et les préoccupations
des affaires, ou bien encore, rebuté par des distractions
continues, de profondes tristesses et de longues sécheresses
intérieures, est souvent incapable de s'adonner à la
lecture, et se surprend parfois ne sachant quelle prière
adresser au Seigneur ! — Que faire alors, si on ne se hâte
de prendre son chapelet ? Oh ! ils auront bien compris, sans doute,
l'utilité qu'ils peuvent retirer de cette sainte pratique
ceux qui, dans ces moments d'abattement spirituel, ne peuvent
trouver quelque soulagement à leurs maux que dans la récitation
du Rosaire qui fait toujours renaître la joie dans leur cœur
abattu.
Dans une société de savants, on demandait un jour à un
célèbre théologien pourquoi il professait
une si grande vénération pour le chapelet, et l'on
s'étonnait qu'un esprit aussi élevé que le
sien pût se contenter d'une prière aussi commune,
lorsqu'il lui aurait été facile de s'adonner aux
plus hautes contemplations. «Messieurs, répondit cet
homme savant, si la nourriture matérielle est nécessaire
pour soutenir notre corps , le chapelet ne l'est pas moins pour
fortifier notre ame ; car l'homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui descend de la bouche de Dieu. Cette sainte
prière nourrit et désaltère notre âme ; elle
est une preuve évidente que la vie de la grâce existe
en nous; elle contient l'histoire abrégée de l'Evangile
et le fondement de la doctrine chrétienne. Que dirai-je
encore ? Le chapelet est l'ornement du prêtre et les délices
des saints ; les anges s'unissent à nous quand nous le récitons,
et la Sainte-Trinité se complaît à entendre
cette prière qui contient une si belle hymne à sa
louange. » Ces paroles firent impression sur tout l'auditoire,
et réveillèrent dans tous les cœurs la dévotion
du saint Rosaire; puissent-elles aussi nous déterminer à
ne jamais abandonner cette pieuse pratique , qui fut toujours en
honneur parmi les fidèles. Oui, si nous étudions
la vie des saints qui ont honoré l'Eglise, pendant les derniers
siècles, et dont on a recueilli les pieuses coutumes, nous
verrons que tous, riches ou pauvres, savants ou ignorants , ils
ont professé le plus grand amour pour cette sainte dévotion,
et qu'ils y ont tous puisé des grâces abondantes ;
parcourez toutes les parties du monde, et partout vous trouverez
des âmes pieuses qui récitent fidèlement le
chapelet, et trouvent dans cette pratique une source d'abondantes
bénédictions.
Nous l'avons vu, le chapelet convient à toutes les classes de la
société ; il convient encore aux églises ou
aux communautés, aux exercices publics ou particuliers.
Les fidèles qui se réunissent pour le réciter
en deux chœurs imitent le chant alternatif des religieux,
et tous ceux qui assistent à ce pieux exercice participent,
comme autrefois les premiers chrétiens, à tous les
mérites de la prière commune. Il serait à désirer
que nous nous servions du chant toutes les fois que nous prions
; c'est ainsi que les anges prient devant le trône du Très-Haut,
c'est encore ainsi que l'Eglise s'adresse à Dieu dans ses
offices publics ; pour nous, pauvres voyageurs accablés
par les fatigues et les ennuis de l'exil, le chant expire souvent
sur nos lèvres, et, si nous voulons nous unir au concert des
anges, nous ne pouvons le faire plus efficacement qu'en employant
le rosaire qui est, lui aussi,. comme le chant de deux voix pieuses.
Sur cette terre, les bienfaits de Dieu appellent la reconnaissance
, les misères de cette vie nécessitent le secours
du médecin des âmes ; le chapelet sera pour nous, mieux
que toute autre prière, le cantique d'actions de grâce
et le cri de détresse poussé vers Dieu. Pour nous
faire bien comprendre combien la prière commune a de force
sur le cœur de Dieu, notre Seigneur disait autrefois à ses
apôtres : « Je vous dis encore que si deux d'entre
vous s'unissent sur la terre, quelque chose qu'ils demandent, elle
leur sera accordée par mon Père qui est dans les
deux (1); » aussi l'Eglise profite-t-elle de toutes les occasions
favorables pour réunir ses enfants et les faire prier en
commun. Or, dites-moi, quelle ne sera pas la force du chapelet
qui, depuis plusieurs siècles déjà , se répète
dans presque toutes les familles catholiques ? quelle puissance
n'aura-t-il pas sur le cœur de Dieu ?— Ne nous étonnons
donc pas si saint Bonaventure s'écrie : « Faites disparaître
le chapelet d'entre les mains des fidèles, que restera-t-il
dans leur cœur, sinon impiété et oubli des vérités éternelles? »
c. EN MARIE. 21*
Remarquons encore que le Rosaire est une prière que nous
pouvons réciter, avec beaucoup de profit, pendant le saint
sacrifice de la messe , parce qu'en effet nous trouvons dans la
messe plusieurs circonstances de la vie, de la passion et de la
mort de notre Seigneur que tout fidèle doit méditer,
s'il veut réciter avec fruit la prière du Rosaire.
Sans doute, après la consécration du prêtre
qui célèbre la messe, Jésus-Christ est présent
sur l'autel en corps et en âme ; dans le Rosaire Jésus
est aussi réellement présent à notre esprit,
mais il ne l'est que par la foi et la méditation des différents
mystères qui nous retracent les diverses circonstances de
sa vie ; d'où nous pouvons conclure qu'il existe une harmonie
complète entre ces deux prières, dont l'une est l'image
et l'autre la réalité du plus grand des mystères.
Quand, au moment de la cène, notre Seigneur institua le
saint sacrifice de la messe, il dit à ses disciples : « Faites
ceci en mémoire de moi;» la volonté du divin
maître est donc formelle : il veut que toujours nous nous
souvenions de lui pendant le saint sacrifice de la messe , et la
récitation du Rosaire est pour tous, et principalement
pour les ignorants, un moyen très-efficace d'avoir toujours
notre Seigneur présent à la pensée, puisque
tous les mystères dont se compose cette sainte pratique
nous redisent sans cesse la bonté, la puissance et l'amour
de Jésus. Admirons donc la ((4)Matth., XVIII, 19.) bonté de
Marie qui nous a donné, dans la récitation
du Rosaire, un moyen facile d'assister pieusement au saint sacrifice,
et de satisfaire au précepte de son divin Fils, qui nous
ordonne de nous souvenir toujours de Lui, quand nous entendons
la sainte Messe.
Le bienheureux Nicolas VVolf, qui savait si bien, par ses prières
ferventes, faire naître la consolation dans des milliers
de cœurs en proie aux afflictions corporelles ou spirituelles,
ne se servait jamais que du chapelet pour assister au saint sacrifice.
S'arrêtant au milieu de l'Ave Maria, il considérait
un mystère de la vie, de la passion ou de la résurrection
du Sauveur, et se pénétrait si bien de la circonstance
représentée par ce mystère qu'il croyait y
assister réellement ; il s'unissait ensuite au prêtre
pour faire à Dieu l'offrande des joies ou des souffrances
du rédempteur. C'est ainsi qu'il bénissait le sauveur
Jésus dans sa conception, dans sa naissance, dans sa présentation
au temple, dans son agonie au jardin des oliviers, dans sa flagellation,
dans son couronnement d'épines, dans ses douleurs et dans
sa mort ignominieuse. Notre Seigneur a offert pour nous sa vie,
sa passion et sa mort ; il se sacrifie encore tout entier pour
nous, au sein de sa gloire ; or, toutes ces circonstances nous
sont fidèlement rappelées dans les prières
et les cérémonies de la messe, et comme les mystères
du Rosaire nous suggèrent les mêmes pensées,
en le récitant devant les saints autels, le bienheureux
Nicolas Wolf croyait assister réellement aux scènes
de notre rédemption, et recevoir de Dieu sa divine protection.
Enfin, pendant tout le temps qu'il consacrait à la récitation
de sa prière favorite, il s'efforçait de se pénétrer
si bien des mystères que la messe et le chapelet lui rappelaient
en même temps, que pour lui ces deux dévotions semblaient
se confondre en une seule.
Terminons par les paroles que le célèbre prédicateur
Arkermann adressait à son auditoire pour lui faire bien
comprendre l'utilité du Rosaire: « Le fidèle
au cœur simple et droit, qui assiste à la messe en récitant
le Rosaire, se pénètre beaucoup plus facilement des
mystères qui sont représentés sur l'autel,
que celui qui cherche la dévotion dans un livre. Pour nous
convaincre, du reste, que l'âme trouve moins de consolations dans
un livre que dans le Rosaire, il suffit de nous rappeler ces ennuis qu'enfante
presque toujours la lecture d'un manuel trop longtemps a notre
usage ; le chapelet, au contraire, est pour l'âme une nourriture
toute céleste , et si bien proportionnée à notre
faiblesse, qu'elle est préférable à ces mets
exquis, ornés de fleurs brillantes. Au commencement de son
apparition, le chapelet était le livre d'or de tout chrétien,
et aujourd'hui encore il est récité partout comme
d'une seule bouche. Oh! combien cette prière, qui monte
au ciel comme la prière de tout l'univers, ne doit-elle
pas être plus agréable à Dieu que celles que chacun
puise dans des livres différents ! »
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CHAPITRE DOUZIÈME.
DE LA PUISSANCE DU ROSA1RE.
La puissance du Rosaire s'est manifestée, dès le
premier moment de son institution , alors que, par son moyen,
on vit s'opérer d'une manière miraculeuse la conversion
d'un peuple que l'on considérait déjà comme
impossible. « A peine saint Dominique, remarque le bienheureux
Stanus , eut-il déployé la bannière du saint
Rosaire et fait connaître les précieux avantages que
procure cette dévotion, que soudain les yeux des hérétiques
s'entrouvrirent à la lumière de la foi. Ils reconnurent
leurs erreurs, et bientôt l'on vit ces brebis égarées
accourir en foule à la maison du Seigneur et y déplorer
avec larmes les écarts de leur conduite. Telle fut dès
lors leur confiance et leur amour en Jésus et Marie, qu'il
semblait que des anges fussent descendus du ciel pour prêcher
et propager sur la terre la dévotion du saint Rosaire. »
Cette pieuse pratique est pour les familles qui l'accomplissent
chaque jour une source de grâces temporelles et spirituelles. — On
se demande souvent pourquoi une famille est plus particulièrement
bénie du Seigneur, tandis que telle autre, dont la piété et
le zèle paraissent semblables d'ailleurs, est visitée
par des peines et des contrariétés de tout genre.
Voulez-vous avoir l'explication de ce mystère apparent,
lisez le passage de l'Ancien Testament, où il est parlé du
séjour que fit l'arche dans la demeure d'Obédédon
: « L'arche du Seigneur, y est-il dit, demeura trois mois
dans la maison d'Obédédon de Gelh; et le Seigneur
le bénit, lui et toute sa maison (1). » Or, si tel était
le pouvoir de l'arche de l'Ancien Testament, image imparfaite de
celle qui devait porter dans ses chastes entrailles l'auteur de
la loi, quelles bénédictions temporelles et spirituelles
ne doit pas prodiguer aux pieuses familles qui l'honorent, cette
vierge bénie qui est, suivant l'expression de l'Eglise,
l'Arche de la nouvelle alliance, et qui se plaît à demeurer
toujours au milieu de ceux qui lui vouent un culte sincère
! — «Heureuse, s'écrie le vénérable
abbé Michel de Weinmeer d'Osterhoven, heureuse la maison
où demeure l'arche d'alliance: c'est-à-dire où l'on
honore Jésus et Marie, en récitant le Rosaire! Cette
sainte dévotion sera toujours pour nous, ici-bas, une source
de grâces et de bénédictions célestes,
qui se perpétueront pendant toute l'éternité.
Que d'indigents privés des biens de ce monde, deviennent
riches des biens spirituels, grâce à leur amour pour le Rosaire
; Jésus et Marie, sa mère, les entourent de leur
divine protection; aussi n'est-il pas rare de voir ces heureuses
familles préservées de ces maladies fâcheuses,
qui sont la suite ordinaire de l'indigence : ou bien , si Dieu
leur ménage ce moyen d'expiation, que de consolations ne
trouvent-ils pas dans le Rosaire ? Disons-le donc sans crainte,
cette prière bénie nous réconcilie avec le
Ciel, fait descendre les anges sur la terre et chasse loin de nous
les esprits de ténèbres.»
Nous avons une preuve bien touchante de l'efficacité du
Rosaire dans ce trait touchant qui est rapporté par l'écrivain
Adolphe. « Un jeune berger avait la coutume de réciter
chaque ((I) HLiv. des Rois, VIJJ.) jour le chapelet, et d'y ajouter
autant d'Ave Maria qu'il comptait de brebis dans son troupeau :
il vénérait avec amour
l'image de Marie, et, dans sa foi candide, il aurait voulu qu'elle
fût empreinte sur tous les arbres et sur toutes les pierres.
Etant un jour tombé malade, ce pieux enfant fut conduit
par sa mère à l'église où il fut guéri,
aussitôt qu'il put jeter les yeux sur l'image de la sainte
Vierge. Il aurait voulu la contempler toujours, mais sa mère
l'obligea à reprendre la conduite de son troupeau. Il avoua
plus tard que Marie l'avait conduit au ciel, où il l'avait
vue distribuant ses bénédictions sur ses serviteurs
et sur tout ce qui leur appartenait, tandis qu'elle refusait la
moindre faveur à ces ames tièdes qui ne l'honoraient
point par la récitation du saint Rosaire. Chose admirable
! cet enfant, qui jamais n'avait fréquenté l'école,
composa en l'honneur de Marie de magnifiques cantiques et de belles
réflexions sur les différents mystères du
Rosaire. Après sa mort, on vit sa tête environnnée
d'une auréole de gloire, et de tout son corps s'exhalait
une odeur d'agréable parfum.»
Citons encore un fait non moins admirable que celui qui précède.
Un jeune enfant fort dévot en Marie avait coutume de cueillir
des feuilles sèches et quelques fleurs des champs, dont
il formait une guirlande pour ses petites statues de la sainte
Vierge ; à la vue de tant de piété dans un âge
encore si tendre, ses parents le présentèrent au
prieur d'une abbaye voisine, afin qu'il pût s'y consacrer
tout entier au service de Dieu et au culte de Marie; mais quel
ne fut pas l'étonnement des religieux, quand ils le virent
verser des larmes et pousser des gémissements, en revêtant
l'habit de l'ordre ! Le prieur lui demanda la cause de sa douleur,
et voici quelle fut la réponse de l'enfant : «Mon
père, je gémis parce que j'avais coutume d'offrir tous les jours à la
sainte Vierge une couronne composée de feuilles et de fleurs,
et que désormais les règles de l'ordre ne me permettront
plus de le faire. » Le bon prieur s'efforça de sécher
les larmes de son enfant, en lui apprenant qu'il était pour
Marie une couronne bien plus chère, l'Ave Maria: il lui
conseilla donc de remplacer sa guirlande de fleurs par une guirlande
spirituelle , et d'honorer tous les jours Marie en récitant
le chapelet. Le jeune religieux obéit à son supérieur
et, dès ce jour, il fit dans la vertu de si rapides progrès
que, dans la suite, il fut élu prieur, d'un consentement
unanime. Or, il arriva qu'à quelque temps de là le
nouveau prieur dut se rendre à une ville voisine ; le but
de son voyage fut connu de plusieurs brigands qui le suivirent
de près. Etant entré dans un bois qu'il devait traverser,
le religieux se rappela par hasard qu'il avait oublié de
réciter son chapelet, et s'empressa d'aller s'agenouiller à quelques
pas du chemin , pour satisfaire à ce pieux devoir. Les bandits
ne l'avaient point perdu de vue; mais quel ne fut pas leur étonnement,
quand ils virent apparaître à ses côtés
une dame d'une beauté ravissante , qui tirait à chaque
instant de la bouche du prieur une rose qu'elle entrelaçait à une
guirlande qu'elle tenait en main; quand la prière fut terminée,
la guirlande le fut aussi, et la noble étrangère
la posa avec bonheur sur la tête du religieux. Poussés
par la curiosité, les brigands se présentèrent
aussitôt au prieur, et lui ordonnèrent , sous peine
de mort, de faire connaître celle qui s'était tenue
debout à ses côtés: « Mes amis, répondit
le religieux, je ne sais ce dont vous voulez me parler , car je
n'ai rencontré personne sur mon chemin. » Les brigands
insistèrent de nouveau et, après lui avoir fait le
récit exact de ce qu'ils avaient vu , lui intimèrent
l'ordre de parler. Le prieur intimidé leur fit connaître
alors qu'il venait de réciter le chapelet, selon sa coutume
habituelle, et qu'ils avaient peut-être vu à ses côtés
celle qu'il honorait en ce moment. Frappés de la beauté de
cette dame et de sa disparition subite , les bandits restèrent
convaincus qu'ils avaient été témoins d'un
prodige ; ils se jetèrent donc aux pieds de celui qu'ils
allaient immoler, lui firent l'aveu de leurs crimes, en lui promettant
avec larmes et sanglots de se conduire désormais en hommes
et en chrétiens. Enfin le Rosaire a une puissance merveilleuse
pour procurer le soulagement ou la délivrance des âmes du
purgatoire ; nous avons pour preuve de cette assertion les paroles
que saint Alain dit avoir été prononcées par
la sainte Vierge elle-même : « Le saint Rosaire, dit-elle,
a pour vertu principale de délivrer les âmes du purgatoire. » Voici,
du reste, un exemple frappant qui vient à l'appui de ce
qui précède :« Dans le temps que saint Dominique
prêchait a Rome , une femme de mauvaise vie, appelée
Catherine la belle, ayant assisté à un sermon du
saint, sur la dévotion du Rosaire, fut touchée par
la grâce, et mérita ensuite, en considération
du Rosaire qu'elle récitait souvent, la grâce de se
convertir. Depuis lors, elle le récitait chaque jour, pour
les âmes du purgatoire, et notre Seigneur lui fit voir dans une
vision combien cette sainte pratique était salutaire. Tandis
que Catherine récitait le chapelet, en méditant sur
les cinq mystères douloureux, Jésus se présenta à elle,
sous la figure d'un jeune enfant : de ses membres sortaient cinquante-cinq
fontaines (nombre égal à celui des Pater et des Ave
qui se trouvent dans le chapelet), et l'eau qui en découlait était
si abondante que, descendant dans les flammes du purgatoire,
elles en tempéraient les ardeurs intolérables ; aussi
entendait-elle ces pauvres âmes la remercier d'avoir adouci
ou abrégé leurs peines.»
Au témoignage de saint Alain, plusieurs âmes du purgatoire
avaient apparu, après leur mort, à quelques-uns de
ses frères, et leur avaient dit qu'à cause du chapelet
elles avaient été délivrées avec une
infinité d'autres âmes pour lesquelles ils avaient prié ;
elles avaient même ajouté, qu'après le saint
sacrifice de la messe, le Rosaire est la prière la plus
efficace pour procurer le soulagement de ceux qui souffrent dans
le purgatoire, et que chaque jour elle abrége leurs peines.»
Nous croyons en avoir dit assez pour prouver l'efficacité du
Rosaire ; toutefois, nous ne pouvons nous empêcher de rapporter
ici le témoignage de saint Alphonse : « Pour nous,
dit-il, si nous désirons soulager les saintes âmes du purgatoire,
tâchons d'intéresser la sainte Vierge en leur faveur
par nos prières, et surtout en leur appliquant le Rosaire
et le chapelet. »
Alors, convaincus que le Saint Rosaire vient bien de la
Sainte Vierge par l'entremise de St Dominique ? Comme quoi,
l'ajout de Jean-Paul II d'un quatrième chapelet n'est pas valable
pour défigurer ce que la Sainte Vierge a promulgué. Le Rosaire
a prouvé son efficacité, à quoi bon lui rajouter autre chose
comme si'l n'était pas assez efficace. Non, ce nouveau chapelet
n'est là que pour diviser dans l'Eglise les fidèles et y mettre
le trouble dans les esprits. Et ceci est la preuve qu'il est
mauvais. C'est triste à dire, mais on constate tristement que
nos papes ont renié leur état, mais ils font parti de l'Eglise,
qui ne l'oublions pas est divine et malgré tous les éleas qu'elle
travers, au même titre qu'une simple personne catholique traverse
des aléas dans sa vie. Alors, bien que mauvais papes, il y
en eut autrefois aussi, considérons-les comme papes et souverains
dans l'Eglise. Même si malheureusement se qu'ils disent et
font sont contraires à la foi catholique. Dans ces cas-là,
nous n'avons pas à les suivre.
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20/03/2011 - Améliorée les 2 et 23/03/2011 - Remise en forme le 31/10/2020